Quels KPI suivre pour le décret tertiaire ?

Sommaire

Comprendre les enjeux du décret tertiaire

Depuis son entrée en vigueur, le décret tertiaire impose une obligation de réduction progressive des consommations énergétiques pour les bâtiments à usage tertiaire. Ce texte réglementaire concerne aussi bien les propriétaires que les locataires de surfaces de plus de 1 000 m². L’objectif est ambitieux : -40 % de consommation d’ici 2030, -50 % en 2040 et -60 % en 2050. Pour atteindre ces cibles, il est indispensable de mettre en place un suivi rigoureux, basé sur des indicateurs clés de performance (KPI). Ces indicateurs permettent non seulement de piloter les efforts, mais aussi de prouver la conformité aux exigences réglementaires. Ainsi, chaque acteur doit adopter une stratégie de suivi énergétique structurée et adaptée à ses spécificités.

KPI n°1 : la consommation d’énergie finale

Premier indicateur à surveiller : la consommation d’énergie finale. Celle-ci représente l’énergie réellement utilisée dans les locaux tertiaires (chauffage, éclairage, ventilation, etc.). C’est le KPI de référence pour le décret tertiaire, car il sert de base pour mesurer les progrès accomplis par rapport à l’année de référence choisie. Il est donc crucial de collecter les données de manière fiable, en tenant compte des variations climatiques et d’occupation. En effet, les consommations doivent être corrigées des variations météorologiques (DJU) pour permettre une comparaison pertinente dans le temps. Un suivi mensuel ou trimestriel est recommandé afin d’identifier rapidement les dérives et ajuster les actions correctives si nécessaire.

KPI n°2 : l’intensité d’usage des bâtiments

L’intensité d’usage est un autre KPI essentiel dans le cadre du décret tertiaire. Elle désigne le rapport entre la consommation énergétique et l’usage réel des locaux : nombre d’occupants, heures d’ouverture, surface utile, etc. Cet indicateur permet de contextualiser la performance énergétique en fonction des spécificités de chaque site. Par exemple, un bâtiment accueillant du public 7 jours sur 7 n’aura pas les mêmes besoins qu’un local administratif ouvert uniquement en semaine. Ainsi, suivre cette intensité permet d’évaluer plus justement les performances et de mettre en lumière les marges de progression, même dans les bâtiments très sollicités. En croisant cette donnée avec la consommation finale, les gestionnaires obtiennent une vision précise de leur efficacité énergétique.

KPI n°3 : le taux de couverture des données

Un bon suivi énergétique ne peut se faire sans données fiables et complètes. C’est pourquoi le taux de couverture des données constitue un KPI stratégique pour répondre aux exigences du décret tertiaire. Il s’agit de vérifier la proportion des surfaces, équipements et périodes pour lesquelles les données de consommation sont effectivement disponibles. Un taux de couverture élevé signifie que l’analyse repose sur des informations complètes et pertinentes. À l’inverse, un faible taux peut masquer des consommations cachées ou fausser les analyses. Pour optimiser ce KPI, il est recommandé de déployer des solutions de télérelève, de centraliser les factures d’énergie, et d’automatiser les imports de données dans une plateforme de gestion énergétique.

KPI n°4 : les émissions de gaz à effet de serre (GES)

Même si le décret tertiaire se concentre sur la consommation d’énergie, il est fortement conseillé de suivre aussi les émissions de gaz à effet de serre (GES) associées. En effet, réduire la consommation énergétique ne garantit pas forcément une baisse des émissions si l’on substitue une énergie peu carbonée par une autre plus polluante. Ce KPI permet donc de piloter la transition énergétique de manière cohérente et vertueuse. De plus, certaines collectivités exigent déjà un suivi carbone complémentaire. Pour calculer les émissions, il faut appliquer les facteurs d’émission fournis par l’ADEME à chaque type d’énergie (électricité, gaz, fioul, etc.). Ainsi, vous pouvez mieux orienter vos actions de sobriété et valoriser vos engagements environnementaux.

KPI n°5 : l’écart par rapport à l’objectif

Enfin, un des indicateurs les plus parlants pour piloter la stratégie énergétique est l’écart à l’objectif. Ce KPI mesure la distance entre la consommation actuelle et l’objectif fixé par le décret tertiaire pour une année donnée. Il permet de savoir si l’on est en avance, dans les temps, ou en retard. Cet écart peut s’exprimer en pourcentage ou en kWh, et doit être actualisé régulièrement pour suivre la trajectoire de performance. Ce suivi permet d’anticiper les difficultés, d’adapter les plans d’action, et d’engager des investissements si nécessaire (travaux, remplacement d’équipements, sensibilisation des usagers, etc.). Un bon pilotage de cet écart est crucial pour éviter les sanctions prévues par le décret.

Comment centraliser et exploiter efficacement les KPI

La collecte et l’analyse de ces KPI ne peuvent pas se faire à l’aveugle. Il est essentiel de mettre en place une solution de suivi énergétique adaptée, telle qu’un système de management de l’énergie (SMÉ) ou une plateforme numérique dédiée. Ces outils permettent d’agréger les données, d’automatiser les calculs et d’éditer les bilans réglementaires attendus par l’administration. De plus, ils facilitent la remontée des données sur la plateforme OPERAT, obligatoire pour déclarer sa situation chaque année dans le cadre du décret tertiaire. Pour une efficacité maximale, impliquez vos équipes internes et vos prestataires techniques dans la démarche, afin de créer une dynamique collective de performance.

Conclusion : mettez les bons KPI au cœur de votre stratégie tertiaire

En résumé, suivre les bons KPI est indispensable pour réussir votre mise en conformité avec le décret tertiaire. En vous concentrant sur la consommation d’énergie finale, l’intensité d’usage, la couverture des données, les émissions de GES et l’écart aux objectifs, vous disposerez d’une boussole fiable pour piloter votre performance. Grâce à un outil de gestion adapté et une organisation rigoureuse, vous pourrez non seulement atteindre les seuils réglementaires, mais aussi réaliser des économies substantielles à long terme. N’attendez pas pour structurer votre plan d’action : contactez dès maintenant un expert en efficacité énergétique pour un audit ou un accompagnement personnalisé.


FAQ – Décret tertiaire et indicateurs de performance

1. Quels sont les KPI obligatoires pour le décret tertiaire ?

La réglementation n’impose pas de liste précise, mais elle exige une déclaration annuelle de la consommation d’énergie. Il est donc essentiel de suivre au minimum la consommation finale et de s’assurer que les données sont correctement transmises à OPERAT.

2. Comment choisir l’année de référence pour le décret tertiaire ?

Vous pouvez choisir une année entre 2010 et 2019. Il est conseillé de prendre une année représentative de l’activité du bâtiment, avec des données complètes et vérifiables.

3. Que risque-t-on si les objectifs ne sont pas atteints ?

En cas de non-respect des objectifs du décret tertiaire, des sanctions sont prévues : publication du nom des contrevenants (name and shame) et éventuellement une amende pouvant aller jusqu’à 7 500 € par site. Il est donc crucial d’anticiper et d’agir rapidement.

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